LA FEMME EN ÂGE DE PROCRÉER
Les femmes nubiles ont des besoins nutritionnels supérieurs à ceux des hommes adultes. Une des raisons est que l’écoulement de sang durant la menstruation entraîne régulièrement une perte de fer et d’autres nutriments, ce qui rend la femme plus sujette aux anémies (voir chapitre 13). En outre, dans de nombreux pays en développement, les femmes travaillent beaucoup plus que les hommes. Dans les zones rurales, elles accomplissent souvent les tâches agricoles; dans les zones urbaines, elles travaillent de longues heures à l’usine ou ailleurs. Et quand elles rentrent du champ ou de l’usine, elles doivent encore travailler à la maison, préparer le repas et s’occuper des enfants. Il est fréquent que la lourde tâche de collecte de bois et d’eau revienne à la femme. Tout ce labeur augmente les besoins énergétiques et nutritifs de la femme.
L’état nutritionnel des femmes avant, pendant et après la grossesse est pour beaucoup dans leur bien-être général, mais aussi dans celui de leurs enfants et des autres membres de la famille. La nutrition maternelle axe ses activités sur les femmes en tant que mères. Elle s’intéresse à leur état nutritionnel essentiellement parce que de lui dépendent le bien-être des enfants qu’elles mettent au monde et leur aptitude à les allaiter, à les nourrir et à les élever. La santé et le bien-être de la femme elle-même sont des aspects relativement négligés. Le domaine de la santé maternelle et infantile a surtout mis l’accent sur l’enfant et sur les moyens d’offrir des services aux mères dans le seul but qu’elles réussissent leurs grossesses et l’allaitement. Mais c’est encore dans l’intérêt de l’enfant plutôt que dans celui de la mère. Un régime alimentaire pauvre et une santé précaire sont des facteurs qui compromettent l’efficacité du rôle des femmes, qui est double: elles sont mères et elles travaillent. Non seulement leur propre bien-être en est affecté, mais également celui de toute la famille. Une charge de travail excessive peut précipiter une femme sous-alimentée dans un état de malnutrition.
Un régime alimentaire pauvre, des infections chroniques aiguës et fréquentes, des grossesses répétées, un allaitement prolongé et une charge de travail trop lourde sont tous des facteurs qui favorisent l’affaiblissement physiologique et conduisent parfois à un état évident de malnutrition. On l’a appelé le “syndrome d’affaiblissement maternel”. Dans de nombreux pays, les jeunes femmes de moins de 20 ans sont vigoureuses, heureuses, attrayantes et en bonne santé. De 10 à 15 ans plus tard, dans la trentaine, elles sont prématurément vieillies, fatiguées, diminuées et maladives. Il arrive trop souvent que les jeunes femmes tombent enceintes avant même d’avoir atteint 20 ans. La figure 3 donne les mois de grossesse et de lactation d’une femme au Kenya. Ce cas n’est peut-être pas tout à fait représentatif de la femme africaine, mais il n’est pas atypique. De 18 ans, âge de la première grossesse, à 43 ans, elle aura été enceinte pendant près de 7 ans sur une période de 25 ans, soit 27,7 pour cent du temps; allaitante, pendant plus de 16 ans soit 65 pour cent du temps; ni enceinte ni allaitante pendant moins de 2 ans, soit 7 pour cent du temps. Elle n’aura presque pas eu de règles durant ces 25 années.
LA FEMME ENCEINTE
Durant la grossesse, les besoins nutritionnels de la femme sont encore plus importants qu’à toute autre période. Son régime alimentaire doit fournir tous les éléments nécessaires au développement de l’ovule fécondé en fœtus viable pour qu’il devienne un bébé (voir tableau 4). En même temps qu’elle se nourrit, la femme nourrit aussi le fœtus, ainsi que le placenta auquel le fœtus dans l’utérus est relié par le cordon ombilical. Les seins se préparent également à produire du lait.
Durant la première moitié de la grossesse, la mère doit manger davantage à cause des besoins de l’utérus, des seins et du sang – qui ont augmenté en taille ou en quantité – mais aussi du placenta qui se développe. C’est également le cas dans la seconde moitié de la grossesse. Mais durant le dernier trimestre, la croissance rapide du fœtus exige encore plus d’éléments nutritifs, d’autant plus qu’il doit accumuler des réserves de nutriments, notamment vitamine A, fer et autres micronutriments, et des réserves énergétiques de graisse. Un régime alimentaire adéquat durant la grossesse permet à la mère de prendre le poids physiologiquement désirable et d’assurer un poids de naissance normal au nouveau-né.
Une femme en bonne santé prend du poids durant la grossesse si elle n’est pas surchargée de travail. Tout comme une personne forte a besoin davantage d’énergie qu’une personne plus mince pour assurer une même quantité de travail, une femme enceinte a besoin d’un apport énergétique plus grand. Dans les pays industrialisés, les femmes ont une vie plus facile durant leur grossesse. Elles se reposent souvent et réduisent ainsi leurs besoins énergétiques. Mais presque partout en Afrique et ailleurs, les femmes enceintes restent actives, même durant les derniers mois de la grossesse (photo 4). Le métabolisme de base augmente généralement durant la grossesse, entraînant aussi une hausse des besoins énergétiques. Ainsi, la plupart des femmes ont besoin d’un apport énergétique plus grand quand elles sont enceintes, même si elles ne sont pas surmenées. Pour la femme surchargée de travail des pays en développement, qui se repose à peine et qui n’a pas beaucoup à manger, la perte de poids est une perspective réelle et dangereuse.
Il est indéniable que les avortements, les fausses couches et les mort-nés sont plus fréquents chez les femmes sous-alimentées. Les carences alimentaires augmentent aussi probablement le risque de malformation du fœtus. Une malnutrition sévère diminue la fertilité et donc la probabilité de conception. Une femme souffrant de malnutrition sévère cesse d’avoir ses règles. Il est clair que c’est un moyen naturel de stopper la perte de nutriments via le flux menstruel et de protéger la femme contre les rigueurs de la grossesse et de l’accouchement. Néanmoins, il n’a pas été démontré que les femmes souffrant de malnutrition moins sévère étaient moins fertiles, et les femmes d’Asie et de certaines parties d’Afrique souffrent majoritairement de malnutrition modérée.
Le poids du bébé à la naissance dépend de la nutrition maternelle. Les enfants nés de mères souffrant de malnutrition ont un petit poids, et une hausse, même légère, de l’apport énergétique durant la grossesse tend à augmenter le poids de naissance du bébé.
Dans un grand nombre de pays en développement, 50 à 75 pour cent des femmes enceintes souffrent d’anémie (voir chapitre 13), qui est souvent à l’origine du taux élevé de mortalité maternelle.
Une femme enceinte devrait aller en consultation dans une clinique à intervalles réguliers pour des examens prénataux qui devraient comprendre le contrôle du taux d’hémoglobine. Elle devrait recevoir des conseils pratiques concernant son régime alimentaire, compte tenu des aliments disponibles localement et des moyens dont elle dispose. De nombreux pays reconnaissent qu’il faut conseiller aux femmes enceintes de prendre des suppléments médicaux de fer et parfois de fer et folate.
Apport de sécurité de certains nutriments pour la femme active en âge de procréer
Source: FAO
Les vitamines essentielles dans le lait de chamelle pour les femmes enceintes
Comment boire du lait enceinte ?
Boire du lait de chamelle c’est assimiler de nombreuses vitamines essentielles pendant la grossesse :
Vitamine B3 (niacine)
La niacine, également appelée acide nicotinique ou vitamine PP, joue un rôle central dans le métabolisme de tous les nutriments (lipides, glucides et protéines) et la synthèse de l’ADN en tant que précurseur du nicotinamide adénine dinucléotide (NAD) et du nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (NADP). La carence en niacine provoque la pellagre, une maladie cutanée sévère.
Vitamine B5 (acide panthoténique)
L’acide panthoténique est impliqué dans la synthèse de la coenzyme A (CoA) qui joue un rôle central dans le métabolisme animal des nutriments protéines, glucides et lipides) comme l’acétyl-CoA.
Le lait de chamelle est une riche source de divers minéraux comme Na, K, Ca, P Mg Fe, Zn, Cu sont présents dans le lait de chamelle (Onjoro et al., 2003). Valeurs moyennes du zinc, du manganèse, du magnésium, du fer, du sodium, du potassium et du calcium dans les teneurs en minéraux du dromadaire. Le lait (100g-1) sont respectivement de 0,53, 0,05, 10,5, 0,29, 59, 156 et 114 mg.
Vitamine A (rétinol)
La vitamine A (ou rétinol) participe à la protection du tégument et de la vision. En conséquence, l’hypovitaminose A pourrait affecter la peau provoquant une hyperkératose et la vision provoquant une cécité crépusculaire spécifique. La vitamine A joue également un rôle important dans la protection des muqueuses, ce qui expliquerait son rôle spécifique dans les performances de reproduction (Clagett-Dame et Knutson, 2011), mais à notre connaissance, aucune donnée concernant ce rôle n’est disponible pour les chameaux.
Vitamines du lait de chamelle: un examen complet de
Bernard Faye, Gaukhar Konuspayeva, Mohammed Bengoumi